Un petit bout d'histoire pour chaque jour dans le calendrier de l'Avent du blog ...
(le calendrier se déroule de bas en haut !)
Jeudi 15 décembre
Le Petit Prince : "Je n'en étais pas au bout de mes surprises !
Je m'étais un peu arrêté au bord du chemin pour réfléchir. Tout cela bouillonnait dans mon cerveau, mais j'étais de plus en plus certain que Le Loup avait raison et qu'il fallait absolument
trouver le roi-du-monde-qui-change.
Ils étaient tous partis. Même l'unijambiste m'avait doublé. J'étais seul.
C'est à ce moment que le plus étrange des êtres a déboulé dans la nuit sur le chemin que nous suivions les uns et les autres.
Il agitait les bras comme un fou et hurlait à pleine voix : Stop ! Arrêtez-vous ! N'y allez pas ! Ce sont des fadaises ! Stop ! Arrêtez-vous !
Il était recouvert d'un grand châle auquel il se cramponnait tout en courant et en s'agitant.
Je n'ai pas pu me retenir : j'ai éclaté de rire à son passage devant moi..."
Le Religieux : "Tu ris ? Pauvre de toi, tu n'as rien compris ! L'heure est grave. Ils sont tous devenus fous !"
(la suite...demain !)
Mercredi 14 décembre
Le Petit Prince : " J'étais vraiment en colère contre tous ces adultes tellement occupés à chercher leur roi qu'ils en étaient devenus incpapables de voir un pauvre loup gentil quand ils
en avaient un en face d'eux.
Mais il s'est produit quelque chose d'étrange : l'unijambiste - il ne m'avait même pas donné son nom... - l'unijambiste chantait ! Il ne pouvait pas soutenir le rythme de la colonne des bergers ;
il a vite été distancé malgré ses efforts. Mais tout essoufflé qu'il était, il parvenait encore à chanter ! Et c'était comme si ce chant lui donnait des ailes...
Longtemps après qu'il eut disparu à nos yeux, j'entendais encore son chant résonner en moi. Et ce chant avait quelque chose d'étonnamment apaisant.
Ma colère n'y a pas résisté.
Ce chant disait :
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Alléluia ! Alléluia !
(la suite...demain !)
Mardi 13 décembre
Le Petit Prince : " J'ai peine à y croire ! Tous les rois de la terre se sont donné rendez-vous ici cette nuit ?
Le Loup cherche le roi-du-monde-qui-change, les bergers se précipitent chez le roi-qui-reçoit-en-audience ; l'aubergiste espère ramener chez lui le
Roi-qui-fait-faire-fortune et voilà que, toi, tu cours après le Messie-roi-qui-rend-sa jambe-à-l'unijambiste !!!
Un tel campement ne peut passer inaperçu. Autant de gloire et de puissance rassemblées en un lieu, ça doit se voir de loin, non ?
Mais je ne vois toujours rien... "
L'unijambiste : "S'il est par ici, je le trouverai. Je ne peux pas continuer comme ça...
Tu peux te moquer, si tu veux... Je le trouverai !
Mais si le loup dont tu parlais tout à l'heure est celui que j'ai croisé sur ma route en venant ici, il n'est pas près de trouer son roi-du-monde-qui-change. Je l'ai chassé bien loin en lui
lançant à la tête une de mes béquilles.
J'ai été bien embâté pour aller la récupérer ensuite, mais au moins ce loup aura eu une bonne frousse !
Il aura payé pour tous ceux de sa race..."
L'aviateur : "Le Petit Prince avait eu toutes lespeines du monde à ne pas sauter au visage de l'homme, tellement il était en colère contre lui et triste pour Le Loup.
Seule la pensée que cet homme souffrait trop pour voir le monde avec justesse et amour l'avait retenu, à tort ou à raison...
Il en était même venu à souhaiter que l'unijambiste trouve son Machin-bidule-roi-guérisseur..."
" Adieu, bonne route !" avait-il donc lâché très vite pour ne pas avoir le temps de le regretter. "Il faut que je retrouve Le Loup !"
(la suite...demain !)
Lundi 12 décembre
L'unijambiste : " TOi, faire quelque chose pour moi ?!!!! TU rigoles ?
Personne ne peut rien pour moi depuis que j'ai laissé l'une de mes jambes, là-haut dans la montagne, sous 5OO kilos de rochers...
A moins que le bébé (il montrait le Petit Prince) que j'ai devant moi ne soit un médecin, magicien précoce...
Non, personne ne peut rien pour moi; Laisse-moi, je n'ai que faire de ta pitié ou de tes moqueries ! "
Le Petit Prince : " Mais, où vas-tu si vite ? Je t'ai entendu suffoquer tout à l'heure, comme si ta course était question de vie ou de mort. "
L'unijambiste, un peu radouci : " C'est un peu ça. Il paraît que le Messie-ROi vient d'arriver dans la région et qu'il fait halte cette
nuit près d'ici. S'il y en a un qui peut quelque chose pour moi dans ce bas monde, ce ne peut être que lui.
Alors je cours de ma jambe unique et de mes deux béquilles, aussi vite que je peux, pour arriver parmi les premiers : les premiers arrivés sont toujours les premiers servis, et rendre une jambe à
un unijambiste ça prend du temps et de l'énergie, je suppose.
Je ne voudrais pas arriver alors qu'il est déjà fatigué...
(la suite...demain !)
Dimanche 11 décembre
L'Aviateur : "Je vois encore les larmes emplir les yeux du Petit Prince alors qu'il me racontait son histoire. Le seul fait d'imaginer Le Loup mort de peur, seul dans la nuit à la
poursuite de son rêve, le remplissait de tristesse et de compassion.
Comment les aubergistes pouvaient-ils être aussi avugles et sans coeur ? Le Petit Prince n'arrivait pas à comprendre.
Le monde des adultes était décidément bien étrange...
Le Petit Prince en était encore à se faire du souci pour Le Loup lorsqu'un bruit étrange vint le détourner de ses pensées.
On aurait dit le bruit d'un vieux soufflet de forge hors d'usage parce que plein de trous.
C'était pourtant un homme qui approchait, essoufflé.
Le Petit Prince s'empressa aussitôt auprès de l'homme.
Le Petit Prince : "Que se passe-t-il ? Ca va ? Je peux faire quelque chose pour toi ?
(la suite...demain !)
Samedi 10 décembre
L'Aubergiste : "A quoi bon chercher un loup ? Ca ne sert à rien, un loup. Ca ne rapporte pas d'argent. Ca ne se couche pas, docile, à tes pieds pour te réchauffer. Ca ne se soumet pas,
un loup.
Cherche autre chose, mon enfant. Tu gaspilles ton temps.
Dans la vie, il faut miser sur l'avenir, investir à bon escient..."
L'Aviateur : Devant le visage plein de doute et de tristesse du Petit Prince, l'homme avait conclu que l'enfant n'était pas en mesure de comprendre les vrais enjeux de la vie et que, si
cela l'amusait de courir après un loup, après tout, cela n'était pas son problème à lui, l'Aubergiste-de-Bethléhem-qui-allait-recevoir-le-Grand-Roi-chez-lui.
Il lâcha donc avant de disparaître :
L'Aubergiste :" J'ai peut-être vu ton loup, tout à l'heure. Un loup rôdait près de mon garde manger, prêt à faire un mauvais coup. J'ai appelé tout le village à la rescousse. Mes cris et
la vue des bâtons des hommes de Bethléhem l'ont fait fuir à toute vitesse en glapissant.
C'est amusant, il est parti dans la même direction que nous maintenant ! ...
(la suite...demain !)
Vendredi 9 décembre
L'Aviateur : "Le Petit Prince m'a raconté ensuite que l'aubergiste s'était éloigné du groupe des bergers. Il était très pressé et eux n'allaient pas assez vite, tout occupés qu'ils
étaient à débattre du cadeau qu'ils offriraient à leur roi lors de l'audience.
L'aubergiste semblait surtout ne pas avoir envie de traîner trop longtemps avec des bergers...
Au moment où il allait disparaître dans la nuit, le Petit Prince, malgré sa colère, avait tout de même trouvé le courage de retenir cet homme capable de refuser une chambre à une femme enceinte
venue de loin. Il fallait qu'il sache, à propos du Loup. Et pour l'heure, l'aubergiste était le seul auprès de qui il pouvait peut-être glâner des informations...
Le Petit Prince : "Je cherche Le Loup. L'as-tu vu ?"
(la suite...demain !)
Jeudi 8 décembre
L'aubergiste : " Vous avez dû entendre la nouvelle aussi : nous allons, je crois, dans la même direction. Je suis si impatient de le rencontrer ! Pas toi ? "
Le Petit Prince : "Moi, je cherche Le Loup. C'est important. Eux, ils cherchent un roi.
Lequel cherches-tu, toi ? Le roi-du-monde-qui-change ou le roi-qui-reçoit-en-audience ? "
L'aubergiste : "Aucun des deux ! C'est ceux-là que vous cherchez, vous ?
Celui que je cherche est bien plus important que cela ! Mon roi à moi, c'est le Grand Roi, le Roi des Rois plein de gloire et de puissance
Je suis aubergiste à Bethléhem, là, juste en dessous. Je viens proposer ma meilleure chambre au Roi qui arrive, pour qu'il y passe la nuit. Avec ce recensement, tout est occupé à des kilomètres à
la ronde, il va avoir du mal à se loger !
Dire que j'ai failli laisser cette chambre tout à l'heure à un couple... La jeune femme était enceinte. Mais au dernier moment, je ne sais pas quelle bonne intuition m'a poussé à leur dire que je
n'avais plus de place.
Tu imagines ? Si je la leur avais laissée, il ne me resterait plus rien pour le Grand Roi !
Maintenant, le Roi va venir s'installer chez moi - je dois être le seul finaud à qui il reste une chambre - !
Ma fortune est faite ! Ma renommée est assurée !
Quelle belle nuit !
(la suite...demain !)
Mercredi 7 décembre
Le Petit Prince : " J'ai pensé que cela valait la peine de tenter ma chance avec ceux qui partaient à la rencontre de leur roi. Je n'étais pas bien sûr que c'était bien le roi que
cherchait Le Loup. Celui du loup me paraissait bien plus extraordinaire que le roi des bergers...
Mais tant qu'à chercher ma route, autant ne pas la chercher seul.
Et puis ces bergers se sont mis à chanter et à danser d'une manière tellement gaie que je me réjouissais de passer plus de temps en leur compagnie. "
L'aviateur : " Le Petit Prince s'était donc mis en route, à la suite du cortège des bergers en fête. Quelques minutes plus tard, un homme avait rejoint le groupe.
L'air satisfait, il s'était adressé au Petit Prince. C'était un homme replet, au visage souriant, mais dont le sourire cachait quelque chose d'indéfinissable pour le Petit Prince...
(la suite...demain !)